Jacob, son rêve

Fuyant la colère de son frère, Jacob se retrouve au beau milieu du désert et se couche pour se reposer. Il prend une pierre parmi les pierres de l’endroit, l’utilise comme coussin, s’endort et fait un songe. Il voit une échelle dont le sommet touche le ciel et par laquelle des anges montent et descendent. Jacob était dans l’embarras, il fuyait et avait très certainement la peur au ventre. Son seul confort dans ce désert aride et froid fut une pierre en guise de coussin, symbole de la dureté de son épreuve. Aucune tente, aucune couette bien chaude, aucun oreiller bien mou, juste une pierre sous la nuque pour accompagner son sommeil. Il est bien souligné dans le texte hébreu original qu’il s’agit d’une pierre parmi les pierres de l’endroit.

Lorsque nous avançons sur notre sentier de disciples, les problèmes et questions du passé et du futur n’ont pas d’importance. Qu’y a-t-il là d’où nous sommes partis, que va-t-il se passer dans l’avenir sont des questions qui font obstacle à notre devoir présent. Durant nos ministères, la seule question qui importe est de savoir quels sont les péchés locaux du moment et comment les résoudre. Nos prières montant vers Yahuwah comme des messagers sur une échelle céleste sont porteuses de la solution puisque les anges s’envolent, mais redescendent de même. La quintessence de la prière est ici décrite. L’origine de la prière du soir chez les juifs est justement cette communication entre Jacob et l’Éternel. Jacob parlait à Yahuwah et Yahuwah lui répondait en lui renvoyant les messagers.

Jacob reçut donc les réponses à ses questions, les solutions à ses problèmes, du réconfort à sa tristesse et la guérison à sa douleur.

Elohim lui promet assistance et protection. Jacob construit alors un autel où il versa une huile pour sceller son alliance avec l’Éternel.

Jacob, son épreuve

Suite à sa rencontre avec Yahuwah, Jacob se retrouve malgré tout dans la servitude. Ou plus précisément, il se retrouve sous le joug d’une autorité étrangère. Là, d’autres lois sont de vigueur. Dans le monde, il y existe deux types de lois distinctes. La première, celle qui ne se heurte pas nécessairement aux lois de Yahuwah et qui se base sur la logique et le rationalisme et qui sont le plus souvent tout à fait légitimes, même du point de vue divin. Laban déclare, qu’il n’est pas coutume de marier la cadette avant l’ainée. Une telle instruction est en effet une assurance et une protection pour la jeune fille contre le délaissement et la solitude. Venant d’un père, il s’agit là d’une directive des plus sages afin de protéger son enfant. L’autre type de loi, se base par contre sur l’égoïsme et le mépris de son prochain. Lorsque Laban occulte consciemment ce petit détail, sachant que Jacob sera motivé à travailler dur pour lui afin de se procurer la femme de ses rêves, il ne fait rien d’autre que de tromper son neveu afin d’en tirer un maximum de profit à la manière d’un escroc. Jacob a ainsi servi durant deux fois sept années un homme qui était un proche, le frère de sa mère Rebecca. La personne de Laban est tout aussi exceptionnelle que celle de Rebecca. Sauf que contrairement à sa sœur, Laban se distingue par sa médiocrité et son hypocrisie.

Les pôles opposés se manifestent ici également comme dans beaucoup d’autres récits de la Bible.

(Caïn et Abel, Esaü et Jacob, Saül et Jonatan, …)

Nous ne pouvons connaître la raison pour laquelle Yahuwah laisse Jacob vivre une telle épreuve. Pourquoi doit-il travailler si dur 14 années durant avec un excédent de six années en vue de se procurer le bétail. Pourquoi doit-il de surcroît avoir lui aussi recours à la “tromperie” afin de se procurer ce qui lui était dû, lors de la manipulation des naissances des chèvres et des brebis rayées et à tâches. Je n’ai pas l’intention de deviner, cependant le séjour de Jacob était manifestement une épreuve, une préparation et un fourneau qui a contribué à la purification de l’âme de Jacob qui, comme la plupart d’entre nous, avait une force de caractère qui ne fais pas toujours bon ménage avec la Volonté Suprême.

Je fais moi-même souvent l’expérience de me retrouver de temps à autres dans des situations difficiles par la volonté de Yahuwah où je dois travailler dur tout en devant constamment subir des injustices flagrantes. Laban est toujours là, présent partout autour de nous et n’attend que de mettre le grappin sur notre personne. Son esprit intéressé est toujours présent, pas toujours de manière aussi consciente que dans le cas du vrai Laban, mais dans sa façon de penser, par son humanisme ou par n’importe quelle autre loi humaine qui régit la personne. Beaucoup commettent de grandes injustices et Yahuwah laisse la voie libre à de tels péchés. Souvent, je me pose moi aussi la question à “N’est-ce pas par ta volonté que je suis là où je me trouve? N’est-ce pas toi qui a voulu que je travaille ici? Pourquoi dois-je malgré tout subir de telles situations? C’est dans ces moments-là qu’arrivent les réponses. Il vaut mieux rester en silence et ne pas lutter vainement. En voulant nous défendre humainement nous nous heurtons aux puissances qui règlent ce monde et celles- ci sont immensément plus puissantes que notre pauvre personne.

Nous devons non seulement subir la gêne causée par le mal présent autour de nous, mais toute la malédiction en découlant nous touche également de plein fouet. Nous sortons de la protection divine et nous aventurons sur le terrain de l’ennemi où ce dernier a absolument tous les droits et les armes pour se défendre. Car en effet, l’homme pécheur ne tolère guère que le nouveau venu lui fasse la morale et qu’il lui dise comment les choses devraient fonctionner dans son petit monde. Il vaut mieux subir en silence pendant un temps et nous tourner directement vers Yahuwah en prière. Mieux vaut envoyer nos messagers vers le Seigneur afin que les réponses viennent. Yahuwah seul est habilité à mettre de l’ordre dans nos vies et autour de nous. Il enverra son Armée quand bon lui semblera tout comme Jacob en fit l’expérience après avoir quitté la maison de Laban. Yahuwah seul à le droit de régler nos comptes et restaurer les choses et les situations qui nous entourent selon Sa volonté et non la nôtre. C’est alors que nous pouvons souvent nous rendre compte que si nous devons subir des désagréments, cela nous arrive, car certaines choses ne sont pas tout à fait en règles en nous. Nous avons souvent cet orgueil du croyant fidèle en nous qui s’imagine tout mieux savoir que ces pauvres incrédules. Cela est très souvent faux. C’est fréquemment en raison de ces péchés encore présents en nous que nous avons besoin d’un petit “purgatoire” afin de pouvoir continuer notre chemin purifiés.

Jacob, sa fortune

C’est une fois de plus en songe que Yahuwah conseil à Jacob de se procurer son bétail en gérant astucieusement les naissances au sein des troupeaux de Laban. À travers l’histoire des brebis et des chèvres rayées et tachetées.

Ici non plus il ne s’agit pas d’imposture, car c’est le Tout Puissant Lui-même qui intervient

dans l’injustice subie par Jacob depuis toutes ces années.

Laban explose de colère à la vue du succès de Jacob avec son bétail. Yahuwah intervient à nouveau et ordonne à Laban de ne faire ni de bien ni de mal à Jacob. Yahuwah parle à un homme qui ne lui appartient pas, qui est sous le joug d’un pouvoir spirituel étranger et avec qui il n’a guère d’alliance.

Il est surprenant de lire que Laban ne peut non seulement pas faire de tort à Jacob, mais qu’aucune bonne action ne lui est pas permise non plus. Qu’y aurait-il de mal à faire le bien?

En effet, le “bien” du monde est parfois bien pire que le mal à proprement parler. La plus grande épine dans le pied de Jacob aurait justement été d’avoir une dette envers Laban, de devoir être reconnaissant envers une fripouille comme son beau-père pour lui avoir donné une aide quelconque. L’une des plus grande clémence de Yahuwah est justement de nous libérer de toute redevance envers l’ennemi et l’homme en général. Ce fut de manière similaire que son grand-père Abraham se sépara du roi de Sodome après lui être venu en aide dans sa lutte contre des rois ennemis. Ce dernier voulut honorer le soutien d’Abraham, mais ce dernier refusa catégoriquement pour qu’aucun humain ne puisse dire qu’Abraham lui doit sa fortune et non à Elohim. (ici Abraham le fit d’ailleurs sans aucune demande concrète de la part de l’Éternel, mais par sa sagesse innée).

Il nous est aussi parfois très tentant d’accepter des dommages et intérêts suite à une longue période de servitude. Nous estimons souvent que dédommagement nous est dû, car ayant souffert injustement des années durant. Il est bon de savoir dans ces cas-là que le véritable dédommagement ne peut provenir que du Seigneur. Il se peut que cette compensation vienne des hommes dans une certaine mesure comme dans le cas du bétail de Jacob, en revanche Yahuwah fait en sorte que ce bien ne provienne pas directement de la fortune concrète de l’homme. Le bien ressort toujours purifié de toute attente et emprise de l’être humain. Les brebis et les chèvres obtenues par Jacob n’ont absolument pas affecté le capital de Laban dès lors qu’il n’aurait pas investit son bien comme Jacob l’a fait. Jacob a tout simplement fait fructifier un capital qui n’en a pas été lésé et qui a été restitué en intégralité à son propriétaire. Laban n’a donc ainsi subi aucun tort de la part de Jacob et les animaux ont bien été gardés comme convenu.

Je trouve ahurissant qu’il faille encore réhabiliter la mémoire de Jacob aux yeux de pratiquement tout le monde.

Le récit est pourtant si clair que j’ai du mal à croire que des millions de chrétiens et de juifs ait aveuglément adoptés la pensée et la rhétorique d’Esaü, selon laquelle toutes les misères de Jacob ne sont que la conséquence des péchés de ce dernier. En lisant le récit, nous pouvons être les témoins de la façon dont les ragots naissent et se répandent afin de salir l’image d’un innocent.

Jacob a toujours été quelqu’un d’honnête et de bonne volonté.

Il avait cependant une faute très grave, et plus que quiconque dans la Bible, Jacob avait un fort penchant à toujours vouloir tout résoudre soi-même, selon ses propres dessins. Ce fut cet entêtement qui lui vaudra bien des vicissitudes.

Jacob: sa fausse alliance

Jacob commet la même erreur que son père et son grand-père. Lorsque tout est terminé, lorsqu’ils sont à la limite de la délivrance, l’ennemi tente un ultime assaut. Sachant qu’il ne peut nous retenir sous son pouvoir, l’ennemi lance toujours une dernière offensive afin de commettre un maximum de torts avant de se résigner à perdre. Il attaque le côté humain de la personne et joue sur la peur. Il propose de signer un traité de non-agression du territoire où il se trouve en assurant au vainqueur qu’il ne tentera plus aucune offensive contre lui. En outre, il te laisse partir, mais en se faisant accepter comme ton allié, comme ton égal. C’est ce qui s’est produit entre Abraham et Abiméleq, entre Isaac et Abiméleq et cette fois entre Jacob et Laban.

Mais si nous considérons l’ennemi comme notre allié, ne nous faisons-nous pas notre propre ennemi?

Je tolère et légitime le péché que je devrai peut-être un jour combattre par la volonté de Yahuwah, car il en est de mon appel? Si je lui promets de ne pas prendre son territoire d’assault, que se passera- t-il, s’il prend possession entre-temps du territoire que Yahuwah aurait voulu me donner?

Une fois de plus une fausse alliance faisant obstacle à l’Alliance avec Yahuwah a été passée entre un patriarche et l’ennemi. Après vingt années de dur labeur passé au service de son beau-père, lorsque ce dernier ne s’est pas simplement contenté d’exploiter son neveu, mais en outre s’octroie le droit de propriété sur tout ce que Jacob possède à savoir ses femmes et ses enfants, nous pouvons comprendre la fatigue et la lassitude de Jacob face à une telle arrogance. De plus, la mémoire de son frère Esaü le traquant en criant vengeance devait aussi constamment hanter les pensées de notre aïeul, surtout qu’il savait que la rencontre était proche. Il en eut assez de lutter et s’est résigné à signer un pacte qu’il n’aurait pas dû. Il n’a pas eu la force de dire non, comme bien fréquemment, nous n’en avons pas nous même.

Nous avons souvent honte de faire valoir nos droits et avons pitié de nos détracteurs. Cette fois aussi, Yahuwah est indulgent et envoie ses soldats derrière Jacob afin d’annuler ce contrat illicite et laisser la voie libre en Esprit à Jacob afin qu’il puisse remplir son appel sans avoir les mains attachées à quiconque ou à un passé quelconque.

Durant la période séparant notre conversion et notre naissance à nouveau, nous commettons nous aussi fréquemment ce type d’erreur. De fausses alliances nous empêcheraient de poursuivre notre chemin si le Seigneur ne nous faisait la grâce de briser ces liens qui nous rattachent à notre passé. Yahuwah ne tient cependant pas compte du temps de l’ignorance et nous avons la possibilité d’implorer sa clémence pour nos faux pas et nos mauvaises décisions afin que tout soit annulé, anéanti, qu’ils ne soient plus de vigueur. Ainsi pouvons-nous avancer vers notre destinée en toute liberté. Ici Jacob n’était pas encore devenu Israël.

Les deux visages de Rachel

Rachel était belle de taille et de figure. En revanche, lors de la première apparition de Rebecca, la notion de beauté me semble complètement différente que dans le cas présent. Rebecca fut découverte par un vieux serviteur d’Abraham. Un homme qui, de par son âge, ne devait plus vraiment avoir d’interêt quelconque dans la beauté des femmes. Il ne regardait pas le sexe opposé comme la plupart des hommes de son époque ou de la notre, mais bien d’un œil beaucoup plus sobre et sage. Jacob quant à lui était un jeune homme au sommet de sa virilité au moment de la rencontre avec Rachel et avait ainsi d’autres valeurs. Le serviteur d’Abraham parle malgré tout de beauté dans le cas de Rebecca. Bien entendu, le désintérêt et la vieillesse n’excluent pas le sens de la beauté et du raffinement bien au contraire. Cependant la beauté décrite par Eliézer était d’un tout autre ordre. Je me rends compte moi-même en vieillissant à quel point mes goûts changent et s’affinent au cours des années et au fur et à mesure que je me sanctifie. La beauté passe du superficiel vers des couches de plus en plus profondes le l’être humain.

Rebecca était sans aucun doute une très jolie jeune fille au sens physique également, malgré tout sa beauté à elle émanait surtout de l’intérieur.

Chez Rachel, aucune trace d’un tel type de beauté.

Nous lisons qu’elle était belle taille et belle de figure point. Un beau visage et un beau corps. Les termes utilisés pour définir la beauté des deux femmes dans le texte hébreu original différent également.

Rebecca y est définie par le terme טובה – tova (bien, ayant de la bonté) quant à Rachel, elle y est décrite comme יפה – yafa (belle au sens physique).

La rencontre avec les deux femmes se fit autour d’un puit dans les deux cas. Rebecca se chargea d’abreuver non seulement les hommes, mais aussi leurs animaux, alors que Rachel dissimule sous sa robe, les idoles de son père qu’elle compte emporter avec elle bien après son mariage avec Jacob. Ce-dernier maudit la personne ayant commis un tel crime sans savoir qu’il s’agit de sa bien-aimée. La malédiction ne tardera pas à rattraper Rachel au moment où Benjamin verra le jour. Elle meurt en cours de route et sera enterrée seule sur le chemin alors qu’ils ne se trouvaient qu’à quelques heures de route de la grotte de Makpéla où gisent les restes de tous les grand patriarches et matriarches à l’exception de Rachel. Même Léa y sera enterrée plus tard. Bien qu’ayant été sa femme préférée, Jacob décidera de ne pas enterrer Rachel dans la caveau familial.

Rachel a commis une erreur. Elle n’a pas regardé de l’avant, mais en arrière à la manière de la femme de Lot. Rachel ne s’est pas purifiée de son passé païen et cela lui a coûté la vie physique. Elle aurait dû se rattacher exclusivement à l’Elohim de son mari, mais tel ne fut pas le cas. Elle aura malgré tout rempli son appel, car ayant mis au monde Benjamin et Joseph. Elle n’aura cependant pas été autorisée à voir ses fils remplir les leurs.

Nous savons également par le rêve ultérieur de Joseph que Rachel, apparaissant symboliquement au travers de l’image de la lune, se prosterna devant Joseph, ou plus précisément devant celui dont Joseph était la préfiguration, c’est-à-dire Yahushua HaMashiah. Joseph nous a révélé que dans le monde spirituel, Rachel a finalement abandonné ses idoles et s’est prosternée devant le seul et unique Roi, atteignant ainsi le but. Il est néanmoins dangereux de surestimer une personne qui, durant sa vie terrestre, n’était pas vraiment un exemple à suivre.

Encore une fausse image de quelqu’un qu’il faudrait remettre à sa juste place. Contrairement à Jacob, qui a été souillé et dégradé, l’image que l’on a de Rachel est bien trop surestimée. Pourquoi ? Parce que ce sont les hommes qui écrivent l’histoire et que ces derniers perdent leur moyens à la vue de la beauté féminine. Qu’attendre de toute façon de ces hommes juifs contemporains qui ne sont que les « dignes » descendants de notre ancêtre Jacob qui fut le premier à perdre la boule dès la première apparition de Rachel.


Un grand nombre de Juifs visitent chaque jour le tombeau de Rachel. Des milliers de leurs filles portent son nom, tandis que la plupart n’ont rien à voir avec elle, à moins que quelqu’un ne descende de Benjamin ou d’Ephraïm/Manassé. Cependant, à l’heure actuelle, pratiquement aucun Juif ne peut affirmer cela avec une totale certitude.

Ainsi, d’une manière ou d’une autre, nous devrions nous occuper un peu plus de notre véritable ancêtre, Léa par exemple.

Ce nom, en revanche, est beaucoup moins attribué à leurs filles de nos jours…

Comme dans le cas de Marie (Mirjam) dans certaines églises chrétiennes, il vaudrait la peine de retirer de leur piédestal toutes les personnes surestimées et de les remettre à leur place avec le respect qui leur est dû, afin de détruire tous les faux cultes humains construits au cours des siècles autour de leur personne.

VERSION VIDÉO

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